Au Mexique, la marque française Sézane a été accusée de «manipuler, utiliser et exhiber des personnes âgées des peuples originaires dans le cadre de sa publicité».
La polémique a éclaté suite à la publication d’une vidéo, tournée lors d’un shooting photo organisé au Mexique. Cette vidéo montre une femme âgée Zapotèque vêtue d’un gilet qui semble issu de la collection Sézane. Cette femme est d’abord photographiée puis invitée à faire quelque pas de danse.
Alors qu’est ce qu’il est reproché à Sézane ?
Il est reproché à la marque d’avoir instrumentalisé une femme locale pour mettre en avant son produit, et tout ça pour la modique somme de 200 pesos mexicains (environ 10 dollars). Ce qui est clairement dénoncé, c’est l’exploitation de la communauté locale Zapotèque des marques pour leurs besoins visuels.
Petite précision : Sézane se serait engagée, auprès de la municipalité, de laisser les populations locales tranquilles, ce qui n’aurait pas été le cas.
Vers une réponse pénale ?
L’Instituto Nacional de los Pueblos Indígenas (INPI), qui est l’organisme gouvernemental de défense des peuples indigènes du Mexique, souhaite « ouvrir un dialogue avec les autorités de Teotitlán et les personnes lésées pour entreprendre une action en justice, conformément à la loi« . Selon les résultats de ce dialogue, une plainte pourrait donc être déposée contre la marque.
Des excuses de Sezane
Dans un premier temps, la marque avait tenu à affirmer auprès du Parisien qu’elle n’avait versé aucune somme à l’habitante de Teotitlán delle Valle car ces photos n’étaient destinées qu’au journal backstage de la créatrice et n’avait donc aucune vocation commerciale.
Dans un second temps, dans un message en anglais partagé sur le compte Instagram de l’ONG Lienzos extraordinarios, la créatrice, Morgane Sézalory, a tenu à présenter ses excuses pour ses erreurs et semble admettre que de l’argent a bien été versé, tout en se dédouanant de la faiblesse du montant. « Je n’étais pas au courant de l’argent qui a été donné, car là aussi c’est l’équipe de production qui s’en est chargée. Je pensais qu’elle serait aussi généreuse et juste que je le suis, comme toujours ».
En dépit de sa certification B-Corp et de ses engagements responsables, qui font de cette marque l’une de nos marques coups de coeur, on ne peut que déplorer et s’indigner de leur comportement au Mexique #mauvaispoint.
On espère que la marque sera à l’avenir vigilante pour que la mise en avant des cultures ne passe ni par de l’appropriation ni par de l’exploitation et qu’elle se fasse surtout dans le respect des populations.